jeudi 31 mai 2012

Daniel Humair dans Citizen Jazz

Daniel Humair, grand batteur de jazz et souvent notre invité dans les carrières de Jazz a été interviewé par
Diane Gastellu et l'article vient d'apparaître dans Citizen Jazz du 29 mai. En-dessous un petit extrait avec une belle photo de Daniel par Frank Bigotte.

Pour lire tout l'article,mettez vous sur: http://www.citizenjazz.com/Daniel-Humair-Une-session-en-hiver.html


Daniel Humair - Une session en hiver

A l’invitation du label Laborie Jazz, Citizen Jazz a pu assister à quelques heures de la confection de l’album du Daniel Humair Quartet, Sweet and Sour. C’était en 2012 par une semaine glaciale, et la Fondation Laborie, tout près de Limoges, supportait vaillamment des températures sibériennes.

Naguère...
Au milieu de l’après-midi du 8 février, j’ai trouvé Daniel Humair assis sur un fauteuil, renversé en arrière, les yeux clos. Techniciens, musiciens, directeur du label réécoutent les prises du jour, plusieurs improvisations. « Dire que vos parents vous ont payé le Conservatoire pour faire ça », raille Humair qui ne sommeillait pas. « On dirait une basse-cour ». « Un jour », dit Vincent Peirani, « quelqu’un m’a dit : ’Ah bon, vous avez fait le conservatoire ? Mais alors... qu’est-ce qui vous est arrivé, il s’est passé quelque chose ?’ » Rires.
« Là, tiens, c’est bien une citation de Road To Perdition ? » Jérôme Regard chantonne : c’est bien ça.
« On fait des trucs de tempo qui sont presque grotesques », reprend Humair. « C’est borderline mais ça fonctionne vachement bien ».
Vachement bien. Autant par la diversité des timbres que par la variété de l’inspiration et des climats, ce qui s’est fait ce matin « accroche » l’oreille et donne envie d’en entendre plus. Quelqu’un entre dans le studio en tapant des pieds pour faire tomber la neige accrochée à ses semelles. Une bonne quinzaine de centimètres de poudreuse recouvre toute la région, la cour de Laborie est blanche et il fait froid, très froid dehors. Dedans, odeur de café, ambiance de navire par gros temps.
Daniel Humair téléphone chez lui, peste après le graphiste qui a voulu saccager l’une de ses peintures, donnée pour la pochette du disque de LaVelle. Il saisit sa tablette électronique et nous montre ses oeuvres. Peintre avant tout, par-dessus tout [1]. Abstraction narrative, dit-il. De la puissance dans les couleurs et les formes, du rythme dans les constructions : le tableau donne à voir le geste du peintre autant que la matière peinte.

Mauvais sang
« Je ne veux absolument pas jouer avec des gens de ma génération la musique que je faisais dans les années 60. Pour deux raisons : d’abord ça m’emmerde et ensuite, je ne veux pas faire un produit. Je sais que c’est la tendance, mais j’ai toujours été un peu à rebrousse-poil : si j’ai fait du jazz, c’est pour être à rebrousse-poil. Il ne faut pas abonder dans le sens de la demande. Il y a assez de gens qui font un service. Moi, je n’ai jamais fait le service. » (...)
« Je ne vois pas pourquoi j’irais faire maintenant du Jazz Messengers ou du quintet d’Horace Silver ou du quintet de Miles. J’ai joué avec tous ces gens-là, et ceux qui font cela maintenant ne le font pas mieux, mais c’est quand même cinquante ans après. »
C’est une curieuse alchimie que la constitution d’un groupe de musiciens. Plus encore quand l’ensemble se compose d’un vétéran au parcours prestigieux et de trois jeunes bourrés de talent dont la moyenne d’âge coiffe à peine la trentaine.
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Daniel Humair © F. Bigotte

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