mercredi 16 octobre 2013

The Bridge par Alexandre Pierrepont


The Bridge, la tournée

Communiqué :
« Les musiques de « jazz » traversent depuis toujours les frontières, stylistiques ou nationales, pour mieux exalter ces affolantes, ces « disparates singularités », et leur puissance de remuement. Nées de l’expérience afro-américaine, et continuant de lui être étroitement liées, tout en devenant américaines, européennes, occidentales, transnationales, elles se sont développées en produisant de bouleversants hybrides, chaque participant contribuant chaque fois de tout son être, et le transformant au contact des autres.

Pourtant, les projets associant en profondeur musiciens français et musiciens américains se sont faits rares au fil des dernières décennies, faute de moyens, faute de temps, l’industrie de la musique privilégiant les rencontres événementielles sur les relations durables, les fusions isolées sur les mutations communes. Les Français circulent peu sur le sol américain, où ils sont le plus souvent envoyés en « service commandé », sans pouvoir réellement consolider les liens qu’ils y nouent ; les Américains sont de récurrents invités d’honneur des clubs et festivals européens, mais ils n’ont guère plus le loisir de reprendre les échanges qu’ils entament sur place. D’où l’idée de construire un pont transatlantique – The Bridge – qu’emprunteraient régulièrement les uns et les autres, dans un sens et dans l’autre, afin de recréer les conditions d’un authentique partage, à travers l’espace et le temps.
Pour ouvrir les débats, un quintette de quelques esprits libres, celle et ceux des carrefours, libérateurs et libératrices de carrefours, s’est magnétiquement formé. Avec, côté français, le trompettiste Jean-Luc Cappozzo et les contrebassistes Joëlle Léandre et Bernard Santacruz. Sachant que le premier et la deuxième ont notamment en commun d’avoir joué avec George Lewis. Que la deuxième et le troisième ont notamment en commun d’avoir joué avec Nicole Mitchell. Que le premier et le troisième ont notamment en commun d’avoir joué avec Charles Gayle, dans le quintette de Denis Fournier, et dans leur propre quartette. Côté américain, Douglas R. Ewart s’inscrit dans la grande lignée des multi-instrumentistes iconoclastes, doublé d’un explosif plasticien, issus de l’AACM, tels Lewis et Mitchell, et Michael Zerang a déjà fait retentir, chuinter et crisser ses surfaces, ses peaux et ses métaux, sur les scènes de Chicago et celles d’Europe. Leur musique improvisée, c’est-à-dire très proportionnée/disproportionnée à qui ils sont ensemble, est celle, aventureuse passionnément, de la croisée des routes et de la traversée des mondes. Des plus éperdues entrées en matière. »
© Alexandre Pierrepont
http://www.citizenjazz.com/The-Bridge-la-tournee.html

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